lundi 4 juillet 2011

Un chopin de belle provenance : un exemplaire de Ludovic Halévy



J’ai déjà depuis quelques années cet ouvrage dans ma collection :

LOISELEUR (Jules) : Les Points obscurs de la vie de Molière, les années d'étude, les années de lutte et de vie nomade, les années de gloire, mariage et ménage de Molière, par Jules Loiseleur, Bibliothécaire de la ville d’Orléans. Avec un portrait de Molière gravé à l’eau forte par Ad. Lalauze [Note de M. Paul Lacroix.] Paris, Isidore Liseux, 1877. In-8 écu de XII-408 pp. Couverture de papier parcheminé rempliée, imprimée. Frontispice : Portrait de Molière à l’eau-forte par Adolphe Lalauze. Tiré à 1200 ex. Prix : 12 fr. [BnF : 8- LN27- 29800.]


C’était l’époque où Paul Lacroix, le bibliophile Jacob, inondait les éditeurs parisiens d’ouvrages destinés à multiplier sa « Bibliothèque moliéresque. »


C’est un très bon ouvrage, imprimé par Motteroz sur hollande, broché, en bon état et je l’ai eu pour un prix raisonnable. Mais il y a un mois, en voila un nouveau qui apparaît sur l’Internet au prix de 8 € 50.

Celui-ci est relié et le vendeur précise :

« RELIURE : Cuir caramel, pièce de titre noire, titre et filets en doré, plats de couverture simple caramel, rousseurs éparses. ÉTAT : Usure et frottements d'usage des coiffes, bordures et cuir (sans gravité) »

Vu la description et la photo, je pense à une basane et je me dis qu’à ce prix là je pourrai toujours l’échanger contre un volume que je n’ai pas encore. Surprise à l’arrivée : Ce « marchand » ne reconnais pas le cuir du papier, il s’agit en effet d’un bradel plein papier, pièce de maroquin noir, date en queue, fort bien relié du reste, sobre et efficace, l’ouvrage est en parfait état. La reliure est d’ailleurs signée ou plutôt monogrammée au verso de la 1ère garde blanche.


Deuxième surprise : l’ex-libris de Ludovic Halévy (gravé par Stern) 63 x 48 mm.


Ludovic Halévy (1834-1908) est surtout connu comme librettiste d’opéra, en duo avec Henri Meilhac, on leur doit les opéras-bouffe d’Offenbach : La Belle Hélène (1864), La Vie parisienne (1866), La Grande-duchesse de Geroldstein (1867), La Périchole (1869) etc. mais aussi Carmen de Bizet (1875), [Un œil noir te rega-a-a-a-a-arde] Il est l’auteur, seul ou avec son complice, d’une palanquée de pièces de théâtre. Il eut aussi de beaux succès de librairie avec La Famille Cardinal (1883), L’Abbé Constantin (1882) ou Criquette (1883). Bref, il est reçu à l’Académie française le 4 décembre 1884. Aucune chance donc pour qu’il intègre l’Académie du B. M.


La photo du Ludo (Wikipedia) est due à Eugène Pirou (1841-1909), célèbre photographe portraitiste et accessoirement réalisateur de cinématographe. Il reste connu pour avoir réalisé le premier film érotique, Le Coucher de la mariée avec Louise Willy. On disait alors « Scènes grivoises d'un caractère piquant » !


L’un d’entre vous peut-il me dire à quel relieur appartient le monogramme ? (Je ne dispose pas d’ouvrages de référence sur les relieurs actifs de la fin du XIXe, début du XXe siècle.) C’est sans doute un relieur parisien puisque L. H. travaillait à Paris et résidait au château de Sucy-en-Brie.

Merci d’avance.

Bonne journée à tous,
Dominique Paillard

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...