mercredi 30 mars 2011

Portrait d'un bibliophile par Félix Vallotton. Le reconnaissez-vous ?



Histoire sans paroles. Le reconnaissez-vous ? Ceux qui savent avec certitude sont priés de rester en sourdine pour laisser les autres chercher un peu... Merci !

Bonne journée,
Bertrand Bibliomane moderne

mardi 29 mars 2011

La reliure à la perle... (1679)


Attache de reliure en parchemin, perle de verre noir, 1679.


Vous connaissez sans aucun doute la jeune fille à la perle, mais connaissez-vous la reliure à la perle ?

Voici une photographie que je viens de faire d'une reliure en plein parchemin à rabats, reliure qui possède encore ses attaches, petits cordons de tissu tressé formant une boucle (insérés dans le plat inférieur) qui vient s'entourer sur une perle de verre noir insérée à l'extrémité d'un même cordon de tissu tressé inséré dans le plat supérieur. Je pense que le tissu des cordons est fait de lin ou de chanvre ? mais je n'en suis pas certain. Et comme une image vaut mieux qu'un long discours, je vous laisse admirer. Cette reliure recouvre une édition de 1679 et est strictement de l'époque et fait partie d'une série de huit volumes tous reliés de la sorte. Bien évidemment ... il manque des perles et des attaches...

Bonne journée,
Bertrand Bibliomane moderne

Comment rechercher un article ou un mot clé dans le Bibliomane moderne ? Blogger possède un moteur de recherche intégré.


Copie d'écran de la page d'accueil du Bibliomane moderne
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.


Suite à la demande d'un lecteur "curieux" (et qui pourrait lui donner tort ?), voici une image qui montre que le blog du Bibliomane moderne possède bien un moteur de recherche générale inclut dans l'interface Blogger.

Ce moteur se situe tout en haut à gauche de votre écran, dans la page du blog. Un champ vide vous permet de taper un ou plusieurs mots clés comme vous le feriez dans Google. Les billets correspondants à votre demande seront affichés en lieu et place des billets que vous lisez habituellement. Je vous invite à l'essayer ainsi vous redécouvrirez très certainement des anciens billets qui vous avaient échappé.

Bonne journée,
Bertrand Bibliomane moderne

lundi 28 mars 2011

Le Militairiana de Charles Jacque publié chez Aubert vers 1840, ici dans sa version coloriée et gommée à l'époque. Un album assez rare.



L'attrait de l'illustration et de la couleur pour les livres de la période 1840-1850 fait son chemin dans mon cerveau biblio-reptilien. Voici donc une de mes dernières acquisitions dont je suis, bêtement, assez fier. Remarquez que ce devrait être systématiquement bêtement lorsqu'on se sent fier d'une chose pour laquelle on ne compte pour rien. Encore que le collectionneur de ce genre d'ouvrages, en tant que "conservateur", a sa petite part de responsabilité dans la sauvegarde de ces livres qui, en général, finissent à l’équarrissage chez les bouchers-estampophiles. Voici donc, disais-je, un album complet de ses 20 planches lithographiées, coloriées et gommées à l'époque au pinceau, de son titre imprimé en deux tons (noir et bistre), le tout dans son cartonnage de l'époque en papier vert, dont le premier plat est lithographié en noir et reprend la page de titre de l'album. L'album est en excellent état, quelques usures aux coins, sans plus. L'intérieur est très frais. Pas ou très peu de rousseurs pour un papier vélin épais bien blanc. J'ai retrouvé la trace de cet album dans le catalogue de la maison Aubert et Cie, éditeur, libraires et imprimeurs, place de la Bourse, n°29, à Paris. Ce catalogue se trouve dans un autre album que je possède et dont je vous parlerai certainement très bientôt (Nouveaux voyages et nouvelles impressions lithographiques, phylosophiques (sic) & comiques de MM. Trottman et Cham, Paris, Aubert et Cie, s.d.). Le catalogue Aubert qui se trouve à la fin, indique : Militairiana, charges burlesques, par M. Jacques (sic). Grandes caricatures, in-4 jésus. En noir, cartonné 12 fr. En couleur, cartonné, 14 fr. Contrairement à d'autres albums de caricatures du même éditeur et de la même époque, l'écart entre la version en noir et la version en couleurs n'est que de 2 fr. Or l'écart couramment constaté est le plus souvent de 5 fr. au moins, voire 10 fr. Mais je crois que le peu d'écart de prix entre les deux versions s'explique assez facilement. Regardez plutôt.

Que constatez-vous ? Du rouge ! Du bleu ! Du blanc ! Du rouge ! Du bleu ! Du blanc ! ... rares sont les autres couleurs. Ce coloriage "militaire" bleu blanc rouge ... était assez simple... il demandait certainement beaucoup moins de travail aux petites mains que ne pouvait en exiger un album de Gavarni sur les mœurs des parisiennes avec leurs longues robes aux couleurs toujours changeantes.

Le militaire est par nature triste et monotone... enfin ... avis tout à fait illégitime d'antimilitariste forcené ! C'était un exploit pour moi de faire entrer cet album dans ma collection... même si le sieur Charles Jacque s'en est donné à cœur joie avec les clichés du militaire dans toute sa splendeur. Je sais bien en écrivant cela que je vais m'attirer les exocet de tous les afficionados du général Bigeard ... mais bon... quand on a fait son armée dans le service de santé, qu'on s'est levé à 10h tous les matins pendant 10 mois, qu'on a passé ses journées à compter les trombones dans le bureau du capitaine entre deux piratages de jeux vidéos, succombé aux délices des diners chez ce même capitaine qui se commandait à noël pour toute sa famille (y compris les cousins...) des parures de stylo Mont Blanc ... que peut-il bien rester de l'esprit patriotique et va-t-en guerre ? Je vous le demande ? ...


Je vous laisse admirer le coup de crayon lithograhique de Charles Jacque (*) ! Un maître du genre ! pourtant assez peu connu pour ses caricatures... Il n'avait alors (vers 1840) qu'une trentaine d'années lorsqu'il collabora au Charivari notamment.


Cliquez sur les images pour profiter du trait mordant de Ch. Jacque.






















Bonne soirée,
Bertrand Bibliomane moderne


(*) Charles Émile Jacque, né à Paris le 23 mai 1813 et mort à Paris le 7 mai 1894, est un peintre animalier et graveur français, représentant, avec Jean-François Millet, de l'École de Barbizon. La légende raconte que, fuyant l'épidémie de choléra qui frappait Paris, Charles Jacque s'installe en août 1849 à Barbizon avec Jean-François Millet. Dès ses premières oeuvres, les motifs qu'il affectionne sont d'inspiration rurale ou champêtre : c'est le pâtre et son troupeau de moutons ou de porcs dans la nature ou dans la cour de la ferme, les basses-cours picorant sur un tas de fumier, etc. Il est le témoin objectif et amusé de toutes les scènes de la vie rurale. Il trouve son inspiration dans les paysages de l'Île-de-France, la Bourgogne, le Béarn, la Bretagne, etc. Outre sa peinture, Charles Jacque est célèbre pour ses eaux-fortes. Il participe au renouveau de cette technique au XIXe siècle. Il débute très tôt sa carrière de graveur (dès 1836). Après avoir réalisé des gravures de reproduction d'après les maîtres hollandais, Jacque s'adonne à la gravure originale. Aidé par son ami Auguste Delâtre (1822-1907), qui fera ensuite la carrière qu'on connaît, il imprima ses premières série d'eaux-fortes. Baudelaire a dit de lui pour le Salon de 1845 : « M. Jacque est une réputation nouvelle qui ira toujours grandissant, espèrons-le. Son eau-forte est très hardie et son sujet très bien conçu. Tout ce que fait M. Jacque sur le cuivre est plein d'une liberté et d'une franchise qui rappelle les vieux maîtres ». Henri Béraldi a distingué deux périodes dans sa carrière. La première est celle plus spontanée de petites vignettes d'inspiration hollandaise. La seconde, celle de la notoriété, est celle de la production de planches plus grandes d'où s'estompe, pour reprendre les termes d'Olivier Fanica, « le caractère hollandais de son œuvre ». La vie était difficile pour un artiste chargé de famille. Pour nourrir sa famille, Jacque fournit de nombreuses dessins (gravés sur bois) pour les livres. Citons, parmi ces nombreux livres, Le Vicaire de Wakefield d'Oliver Goldsmith, La Chaumière indienne, une nouvelle publiée avec Paul et Virginie, La Grèce pittoresque de Christopher Wordsworth, Versailles ancien et moderne d'Alexandre de Laborde. Il livra aussi quelques dessins pour le journal "L'Illustration" (en 1851). Il fut aussi un excellent caricaturiste et livra de nombreuses lithographies amusantes pour le Musée Philipon et le Charivari. En 1843, il réalise des gravures sur acier pour l'un des plus beaux livres édité au XIXe siècle: "Contes du temps passé" de Charles Perrault paru chez Curmer. Ses représentations animalières s'adressaient particulièrement aux amateurs de beaux animaux que la zootechnie naissante proposait aux éleveurs avertis. Ses moutons de prédilection sont des mérinos, race en vogue à cette époque. Ses volailles correspondent aux belles races dont les amateurs s'entichent alors. Il écrivit une des premières monographies sur l'élevage de la volaille. Cet ouvrage "Le Poulailler" publié par la Maison rustique en 1857, fut réédité une dizaine de fois. A cette époque, à Barbizon, il se lance même dans la vente par correspondance d'oeufs de poules sélectionnées... Mais il ne faut pas parquer Charles Jacque avec ses moutons ou ses volailles. Son talent nous prouve qu'il fut un des maîtres de l'Ecole de la Nature de 1830, appelée aussi Ecole de Barbizon. Deux fils de Charles Jacque, Emile (1848-1912) et Frédéric (1859-1931), furent d'excellents peintres paysagistes et animaliers. (Source Wikipedia).

Restauration, conservation, protection ou ce qu'on voudra ?



De quoi apporter de l'eau au moulin de RAOUL et de l'ANONYME anonyme.

Un livre scientifique ou pseudo-scientifique dans sa couverture d'attente en papier dominoté avec des témoins de plusieurs centimètres doit-il passer par le lit de Procuste d'un relieur du XXIe siècle, se voir tondu au bol et revêtu d'une parure en maroquin somptueux avec force fleurons dorés et armes assorties ? Et pourquoi pas avec toutes tranches dorées à l'or fin 24 carats, au point de le faire ressembler à certaines publications contemporaines que je ne nommerai pas.

Qui aurait cette audace ou plutôt ce triste courage ? Pas moi !

Voici donc la petite histoire de l'intervention minimale subie par l'ouvrage du Sieur Massière qui osa contester les travaux et théories de l'illustre Isaac Newton.

La comparaison des photos "avant-après" montre que l'objet n'a subi aucun outrage irréversible lors des opérations décrites ci-après.


- Le papier de couverture était collé sur les premières feuilles blanches, nettement plus courtes, ce qui a conduit à sa dégradation sur les bords de gouttière, mais quasiment sans perte. J'ai collé des bandes de papier ancien au revers des feuilles blanches et les fragments du papier dominoté sur les dites bandes.

- En scannant les couvertures, j'ai pu imprimer quelques minimes fragments qui manquaient au niveau des coins et restituer ainsi la continuité du décor. Idem pour le haut du dos entièrement disparu.

- Tous ces collages ont été effectués à la Klucel en solution concentrée dans l'éthanol : collage parfaitement réversible et qui ne "mouille" pas le papier. La même colle a également servi à restituer, de manière invisible, un peu de rigidité aux coins flapis des premières et dernières pages.


Le résultat me paraît tout à fait satisfaisant et j'aurai pu en rester là. Mais après quelque temps de réflexion je me suis néanmoins décidé à confectionner un coffret de protection. J'ai même poussé le luxe, sans doute discutable, jusqu'à réaliser une boîte fenestrée, chose que je n'avais jamais faite auparavant.

Je soumets cette excentricité aux lecteurs du Blog et sollicite leurs avis. J'ajoute que la boîte de protection présente l'insigne avantage de n'infliger aucun dol au livre lui-même et de pouvoir être variée à l'infini.

Qu'y a-t-il de plus beau qu'une belle chose : la ruine d'une belle chose [Auguste Rodin].

Bonne journée,
René de BLC

dimanche 27 mars 2011

Reliure en peau humaine ou en peau de cochon ? La réponse en images...



Éric nous envoie quelques photographies qui valent mieux qu'un long discours :

On sait que l'on distingue une reliure en peau humaine d'une autre en peau de truie par le fait que les pores de la peau de cochon sont par groupes de trois (en triangles) et la peau humaine par groupe de quatre (en losanges).

La reliure que je vous présente est très propre par endroits, ce qui permet de bien mettre en évidence ces caractéristiques. Zoomons un peu.


On commence à distinguer les points. Approchons-nous encore.



Et voila, c'est ici évident, une belle peau de truie.

Si on fait un plan encore plus rapproché, je trouve qu'on dirait vraiment de la peau humaine.


Saisissant non ?

Bonne soirée,
Éric"

Les encadrés de la Gazette Drouot. Record mondial pour un cartonnage Hetzel de Jules Verne : 50.082 euros frais compris ! (19 mars 2011).



De temps à autre je vous proposerai de lire ce que j'ai lu moi-même dans les encadrés de la Gazette Drouot (*). Voyez plutôt cette semaine.

Pendant qu'on s'évertue à trouver des vertus et des vices aux experts et autres acteurs du marché du livre de collection, d'autres s'amusent à battre des records mondiaux dans la catégorie "cartonnage pour les enfants" ! ...

Je vous laisse lire l'encadré de la Gazette Drouot n°12 du 25 mars 2011. C'est éloquent !


Pour mémoire nous avions évoqué dans l'encadré précédent : L'éducation sentimentale de Gustave Flaubert (1870), un des 25 ex. sur hollande ... adjugé 25.200 euros ... ICI.Lien
Bonne soirée,
Bertrand Bibliomane moderne

(*) Le lien qui pointe vers la Gazette Drouot est purement gratuit et sans aucun avantage ni contrepartie me concernant ou concernant toute autre personne ayant à voir avec le Bibliomane moderne. Les encadrés de la Gazette Drouot présentés sur le Bibliomane moderne sont des photographies d'extraits de la Gazette faites sans consentement préalable. Si la Gazette Drouot souhaite que ces articles soient supprimés du Bibliomane moderne il suffit qu'elle en fasse la demande par mail à bertrand.bibliomane@gmail.com

vendredi 25 mars 2011

Le Bibliomane moderne s'interroge : de la justification des tirages qui ne sont pas des tirages de luxe...



Le Bibliomane moderne ne sait pas tout en matière de livres... et pour cause... c'est si vaste ! Cela fait plusieurs années que le Bibliomane se demande ce que peut bien signifier ces justifications de tirage de "non luxe" telles qu'on peut les voir ci-dessous sur un exemplaire d'édition de la Revue Blanche, ici en 1899.


Savez-vous à quoi correspondent ces petites illustrations qu'on retrouve en lieu et place du justificatif de tirage ?

Le papier est ici tout à fait ordinaire, ce n'est pas un papier de luxe. Peut-on grâce au dessin retrouver le chiffre du tirage sur ce papier ?

Toutes les informations sur ce type de justification de tirage seront les bienvenues.

Bonne nuit,
Bertrand Bibliomane moderne

mercredi 23 mars 2011

Salle des ventes et livres anciens & modernes : A quoi joue-t-on ?


Belle journée de printemps aujourd'hui ! Assurément pas une journée à aller s'enfermer dans une petite salle de l’hôtel Drouot pour des livres ... une journée à aller à la pêche en fait ! D'autres auraient dit : "fallait pas !" ... C'est vrai ! Il aurait été sans doute plus judicieux d'aller taquiner dame fario dans les méandres de mon ruisseau favori ... mais voilà ... j'avais décidé d'aller à la rencontre d'amis libraires et bibliophiles, et ça aussi c'est un grand moment ! Pas de regrets donc. Pourtant la pêche livresque a été piteuse... bredouille même pour tout vous dire... rien ! Pas même un petit livre à me mettre sous la dent (il faut dire que la dent était creuse...).

Blague à part, voici un petit compte rendu totalement subjectif ou objectif, au choix, de la vente à laquelle, Éric et moi, et quelques autres amis libraires, croisés ou simplement reconnus de loin, avons assisté depuis la cimaise, au fond de la salle, telles des cancres peu enclins à s'en laisser conter (ou compter ... au choix). Car pour ce qui est du spectacle nous avons eu notre saoul.

Il s'agissait de la vente officiée par Yann Le Mouel, dans la salle 2 de l'hôtel Drouot. Petite salle d'ailleurs. De nombreuses personnes à la porte, sans pouvoir rentrer, ni même s'asseoir. Avec Éric nous avons réussi à attraper au vol un mètre linéaire de cimaise (il faut dire que dans les ventes de ce type des places sont réservées ... devant ... vous voyez ? non ? ... si ... réservées à disons des "élites" ou dirons-nous des habitués. Bref, nous n'en n'étions pas, donc, il nous a fallu nous contenter de voir les livres "de loin". Belle vente ! Beaux livres. Expert : Jacques Benelli. 211 lots catalogués mais les derniers lots "Et à divers" (du n°203 au 211) n'ont pas été retenus dans ce que vous lirez plus bas. Beaux livres donc ! Du maroquin ! du maroquin aux armes ! de la belle reliure signée ! des envois autographes ! des lettres autographes ajoutées ! des tirages sur grands papiers ! des dessins originaux ajoutés ! Bref, une belle bibliothèque, homogène en qualité et des livres de bibliophilie de bon voire de très bon niveau.

Lorsque j'avais reçu le catalogue papier de cette vente j'avais aussitôt émis l'avis (en commentaire sur le blog) que les estimations me paraissaient dans l'ensemble outrageusement basse. A vrai dire j'aurais aimé me tromper, ce qui m'aurait éviter la bredouille ... Et pourtant ...

Mais je laisse la parole à Éric qui prend pour l'occasion le rôle du comptable-statisticien. Lisez plutôt.

"Il y a eu 200 lots (3 lots ayants été regroupés). Pas d'invendu, je n'ai pas analysé les quelques "A divers" (à la fin).

Total des estimations : 142.850 euros (estimations basses) / 185 600 euros (estimations hautes).

Résultats : 732.120 euros soit un joli X 5 par rapport aux estimations basses et X 4 par rapport aux estimations hautes.

En résumé :

25% des lots ont fait moins de 2 fois l'estimation basse (en gros, pour ces lots l'expert est cohérent avec les résultats en prenant en compte les aléas des enchères)

46% des lots ont fait entre 3 et 5 fois l'estimation basse.

18 % des lots ont fait entre 5 et 10 fois l'estimation basse.

11% des lots ont fait plus de 10 fois l'estimation basse.

Donc pour 75% des lots, soit les estimations étaient trop basses, soient les acheteurs se sont emballés.

Quand on regarde dans le détail, on voit que ce sont les estimations qui étaient basses et parfois surprenantes. Exemple : le lots 200 estimé à 1.000 € (Zola, exemplaire absolument fabuleux en maroquin mosaïqué) ne mérite pas une estimation identique au lot 68 (Breton, basane verte dos passé). Les quelques cas ou les enchères sont montées très haut sans que je le comprenne ont été rares (les exemplaires aux armes de la comtesse de Provence ont visiblement motivé au moins deux amateurs.

Éric"

Qu'ajouter de plus ? Ah si ! la définition du terme "expert". Lisez plutôt :

Expert, nom. Personne spécialisée dans un domaine et chargée de juger, d'apprécier. Ou encore Personne ayant un maximum de connaissances dans un domaine extrêmement réduit lui permettant de d'apprécier le plus précisément possible la valeur d'un bien.

Alors la, j'en tombe comme dirait ma grand-mère ! (je vous rassure elle est morte) Parce que de deux choses l'une. Soit le rôle de l'expert est de guider l'acheteur le plus précisément possible vers un prix final "juste" (ou pour le moins "expertisé" juste) ou bien le rôle de l'expert est tout autre, mais là je ne vois pas alors... Garantir les ouvrages ? (on sait que la vente en salle des ventes, sauf rares exceptions, est réputée faite "en l'état" et qu'aucune réclamation n'est donc possible une fois l'adjudication prononcée). Alors ? ... Je ne sais pas. Là j'avoue que dans le cas de cette vente je ne vois pas bien.

Voici quelques exemples qui m'ont frappé plus que d'autres :

n°34 - Racine de 1741 en 2 vol. in-12 en maroquin aux armes de la comtesse de Provence. Estimé 1.500/2.000 euros .... résultat : 25.500 euros sans les frais !! Une folie d'acheteur ? sans doute ... mais que dire de l'estimation ?

n°36 - Restif de La Bretonne, Les Posthumes de 1802, 4 volumes in-12, maroquin de Chambolle-Duru. Estimé 800/1.000 euros ... résultat : 5.000 euros dans les frais !! Une folie d'acheteur ? sans doute ... mais que dire de l'estimation ?

n°69 - Brillat-Savarin, La physiologie du goût en EO de 1826, maroquin mosaiqué décoré de Noulhac 1922. Estimé 1.500/2.000 euros !!! ... résultat 6.000 euros sans les frais !

Encore plus fort avec quelques livres truffés d'aquarelles originales :

n°77 : Clochemerle de 1934 1/10 Hollande reliure maroquin doublé de PL Martin ! avec 40 aquarelles originales !! ... estimé 300/400 euros !! De qui se moque-t-on ?? ... résultat : 5.800 euros sans les frais !!

Le pompon de l'estimation juste !

n°104 - Flaubert, Madame Bovary, 1857, EO en 2 vol. maroquin doublé décoré superbe de Marius Michel avec lettres autographes de Flaubert, etc. Exceptionnel !! estimé ... tenez-vous bien ... 3.000/4.000 euros ... résultat : 92.000 euros !! Les bras m'en tombent... pas du résultat... mais de l'estimation !

et je pourrais continuer de la sorte encore et encore, mais je vais m'arrêter.

Voilà, je vous laisse juge de tout cela. Comme l'indique son nom, nous avons assisté à une vente publique, qui par définition est ouverte au public et où tout le monde a le droit de voir, d'entendre, d'analyser, critiquer.

Ce billet ne dénonce évidemment personne en particulier mais vise plutôt à faire prendre conscience, si besoin est, du système qui est en train de s'installer tout doucement dans le paysage livresque des SVV. Ce cas de sous-estimation des lots de livres anciens et modernes ne me semble pas un cas isolé mais plutôt procède d'une stratégie désormais bien rodée, et qui semble-t-il fonctionne à merveille.

Et comme dirait mon cousin... Pourvu qu'ça dure !

Sur ce belle nuit,
Bertrand Bibliomane moderne

mardi 22 mars 2011

La signature et le cachet ...


Voici la signature qui se trouve répétée au bas de la page de titre de plusieurs volumes.



Voici le cachet qui se trouve répété au verso de la page de titre de ces mêmes volumes.


Voyez-vous un lien entre cette signature et ce cachet ? Ces marques d'appartenance sont apposées sur une édition franco-italienne des années 1677-1679. La signature et le cachet me semblent contemporains de l'impression.

Bonnes recherches,
Bertrand Bibliomane moderne

dimanche 20 mars 2011

La physionomie et la physiologie de la grisette par Charles Vernier (1813-1892), dessinateur-lithographe.



Restons en compagnie des dessinateurs-lithographes de l'époque romantique. Aujourd'hui Charles Vernier.

Charles Vernier est né à Paris en 1813 et est mort à Versailles en 1892. Issu d'une famille de commerçants, on sait qu'il entra à l'âge de 17 ans dans l'atelier d'Ingres (1830) où il perfectionna son art. Charles Vernier est aujourd'hui surtout connu pour ses talents de dessinateur-lithographe et surtout de caricaturiste, notamment comme collaborateur assidu au Charivari, le journal satirique en vue de l'époque. C'est ainsi que la plupart de ses lithographies ont d'abord été publiées dans ce journal. Son œuvre lithographique s'articule autour de deux thèmes principaux : la vie politique au XIXe siècle et la société et les moeurs au XIXe siècle. Il produisit ainsi plusieurs séries : les grisettes, les bals publics, au bal masqué, au bal de l'opéra, être et paraître, les vacances, les agaçants et les agacés, la pokomanie, le quadrille des lanciers, le peuple de Paris, le jardin des Tuileries, le Carnaval de 1853, au quartier latin, les travestissements des Parisiens, les fenêtres de Paris, les soirées parisiennes, le pays latin, les 12 mois de l'année, les modes d'hiver, les rues de Paris, les grands cafés parisiens, fêtes du 4 mai 1850.


Comme nous l'avons déjà indiqué et comme cela a souvent été le cas pour les autres artistes de la même époque (Gavarni, Daumier, Cham, de Beaumont, Berr, etc), ces lithographies ont été réunies pour les amateurs en tirage "sur blanc", en épreuves en noir ou plus rarement en épreuves coloriées et gommées. La plupart de ses albums, devenus rares aujourd'hui, ont été dépecés et se retrouvent au gré des hasards "à la feuille" ... sur les quais... sur internet ... chez les marchands d'estampes...

Je vous propose aujourd'hui d'admirer six épreuves tirées sur blanc, aquarellées et gommées à l'époque, toutes de Charles Vernier, et toutes appartenant à la suite "Les grisettes".


Cliquez sur les images pour les agrandir.





Bon dimanche,
le soleil est là... dame fario attend son homme... je ne voudrais pas la faire attendre...
Bertrand Bibliomane moderne

vendredi 18 mars 2011

Hommage iconographique à un dessinateur-lithographe oublié : Berr (vers 1840-1850).



Chose promise chose due ! J'avais promis il y a quelques jours à un vieil ami libraire au rebut, passionné d'un romantisme outré (passez-moi l'expression pourtant réaliste...), de publier sur le Bibliomane moderne quelques belles lithographies aquarellées et gommées à l'époque, vers 1840-1850, par un artiste aujourd'hui pratiquement inconnu. L'artiste signe ses lithographies : Berr

Si vous cherchez des lithographies signées Berr chez les marchands d'estampes aujourd'hui, vous avez assez peu de chances d'en dénicher ne serait-ce qu'une seule ! Gavarni oui ! Daumier évidemment ! Mais Berr !!!??? Rien, ou presque.

Ma collectionnite lithographomane-aïgue m'a pourtant permis de réunir un ensemble peu commun de 9 lithographies de l'artiste, toutes aquarellées et gommées à l'époque, vers 1840 donc, et toutes portant le même titre général : L'AMOUR A PARIS. Je possède les lithographies numérotées 3, 4, 5, 9, 13, 15, 17, 19 et 20. Chaque lithographie porte également un numéro gravé dans la pierre et qu'on lit au tirage à côté de la signature de l'artiste. Ces lithographies ont été publiées chez Aubert et Cie, place de la Bourse (à Paris) et sortent de la même imprimerie Aubert & Cie. Les épreuves sont imprimées avec la lettre (légende au bas), le titre, le numéro, coloriées et gommées, et imprimées "sur blanc", c'est à dire tirées sur un papier vélin blanc assez épais dont le recto est blanc. Ce type d'épreuves était réservé à la vente en feuilles aux amateurs d'estampes ou encore à la publication en album, sous couverture imprimée de l'éditeur. Les tirages présentés ci-dessous sont en parfait état, et ont été visiblement dépecées d'un album qui comptait 20, 30 ou 40 estampes ? A vrai dire je n'ai pas fais encore suffisamment de recherches sur ces lithographies pour pouvoir vous en dire plus. Je vous laisse faire vos propres recherches.

Évidemment je suis acheteur des lithographies coloriées ou en noir qui me manquent et qui appartiennent à cette série. De même que je suis preneur de toutes informations sur cet artiste dont ne nous reste presque que le nom : Berr. Son trait est très proche de celui de Paul Gavarni. Les scènes croquées ne sont pas sans rappeler la physiologie des mœurs de Gavarni ou de Vernier. Je vous laisse juger de la qualité de ces estampes. Je me suis efforcé de les scanner de la meilleure façon qui soit pour que le rendu à l'écran soit le plus proche possible de l'estampe originale.

Cliquez sur les images pour les agrandir.









Bonne journée,
Bertrand Bibliomane moderne


Ajout de dernière minute...


Donc cette suite est en 20 lithographies... et date de 1847...

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