samedi 5 décembre 2009

Le 3 décembre : ça y est, C’EST LE GRAND JOUR !!! La vente Leonhardt….




Cela fait au moins dix jours que je décortique littéralement le copieux catalogue de cette vente, et sacrilège pour la planète : je l’ai imprimé (en recto-verso)… je travaille sur des brouillons, je suis du genre « soigneux », et je garde intact les catalogues qui font déjà office de référence dans « le milieu » dans lequel j’œuvre.

Mais, je m’égare ; donc je me réveille ce jeudi matin avec un léger serrement d’estomac ; car j’enchéris aussi pour le vicomte Kouyakov, le vicomte passe aussi des ordres par téléphone.

J’ai donc profité de la visite privée chez la société de vente quelques jours auparavant, ce qui m’a permis de voir les lots successibles de nous intéresser.

Puis très rapidement, je m’aperçois qu’inévitablement nous avons des lots en communs.

Tant pis c’est le jeu des enchères. Je vais placer les ordres du vicomte, et comme ils ne sont pas trop hauts pour quelques lots ; et bien je mettrai les miens au-dessus ! (sauf si cela part en flèche). Puis, on se téléphone, on se rappelle, on papote, on devise sur la vente, les probabilités ; qui a dit que les femmes sont bavardes ?!!!!

Peut-être un jour, je ferai une petite chronique sur le Bibliomane Moderne pour un livre emporté lors de cette vente, mais je vais d’abord examiner soigneusement mes chers volumes nouvellement acquis, les cirer à la 213, les retourner, les extirper de ma bibliothèque (qui a maintenant deux niveaux en profondeur), regarder encore une fois les illustrations, lire et relire la fiche... et puis un jour sur le Bibliomane Moderne qui accueille mes litanies, vous aurez une chronique.

J’arrive devant Drouot par le bus 74, ... en avance, chacun gère son « stress » comme il peut ; je préfère ne pas courir à un rendez-vous. Un café croissant chez un bougnat (?) du coin, je ressors de ma musette le catalogue photocopié (vous n’avez pas oublié…le premier paragraphe) et je re-re-re-re-lis les descriptifs, que j’ai pourtant en tête. Le catalogue est largement truffé de papillons jaunes, et de ce fait a pris environ 15% de plus…en épaisseur, une pince à dessin bloque le tout. Une belle reliure tout de même m'sieur Xavier q’vous avez là !!!

"On" m’avait prévenu : il y aura du monde ; au moins un libraire spécialisé passe des ordres pour des clients, il y a de la concurrence pour tous ces livres que l’on doit éviter d’acheter (comme on m’en a fait un jour la remarque…).

Je suis un privilégié, pour la première fois, j’ai une place réservée, quel plaisir ; on entre dans la salle dans les premiers, la plèbe reste à l’extérieur (je plaisante bien sur, c’est une aimable lecture que de voir les lecteurs des blogs monter sur leurs ergots …). Et puis de toute façon, je ne réponds plus aux critiques de mes billets.

J’ai donc MA place au premier rang, avec mon nom sur le siège. Je vois J.-P.Dutel qui s’interroge, et demande à l’expert qui est cet inconnu ?, à ce moment là, je suis au téléphone un peu éloigné, et j’observe d’un œil amusé le manège.

C’est la fête des « pros de la librairie » qui raflent photos, dessins à l’encre et estampes. Vous retrouverez les photos au détail dans les salons de vieux papiers et/ou de bibliophilie.

Dans la première partie de la vente, je n’ai rien emporté, le vicomte, actif au téléphone a déjà remporté quelques pièces.

12h30 : Je suis en « pause », je mange léger : une compote de fruits rouges avec des céréales saupoudrés dessus : UN RÉGAL !!!

Retour à 14h, la salle est un peu plus remplie, comme le matin de la vente il reste des places assises libres, je rejoins MA place au premier rang, celle qui m’est due (ça y est vous êtes sur vos grands chevaux !!!).

Un vendeur important d’Allemagne a beaucoup acheté. Un autre qui à pignon sur rue « à quelques lieues de la Bastille » a déjà acheté des lots de photos dans la matinée. La plupart des estampes Japonaises et Chinoises sont parties dans une belle ville d’un pays frontalier.

Et... puis j’ai emporté quelques lots, mais, envolé le Chorier à 29.000 euros, 1691, en plein maroquin d’époque : (http://www.pba-auctions.com/html/fiche.jsp?id=1178291), les 70 compositions de Rops (Lot 251) ravalé à 58.000, sur une estimation de 60/70.000. Le Rojan sur japon fait désormais parti des trésors de ce libraire, qui a déjà laissé son nom dans la bibliographie.

Le commissaire priseur s’emballe, on frôle les 120 lots à l’heure ; on se croirait en Italie, où ceux-ci passent pour être les plus rapides. Même la Belgique, avec ses ventes-fleuves ne fait pas mieux.

Dixit, PBA, la vente a réalisé un chiifre d'affaire de 567.099 euros (frais inclus).

J'ai compté 21 lots, douloureusement extrait du catalogue, douloureux parce qu'il me fallait faire un choix. Au final il en ressortira 9 livres, plus 1 racheté au vicomte.

Le 234, ravalé, a fini par être préempté par la BnF a 3.800 euros.

Je ne vais pas m'étendre sur les résultats, ils sont disponibles depuis vendredi matin sur le site de PBA, ICI.


Lot n°29

REUNIER, EUGÈNE [PSEUDONYME DE CARL BREUER COURTH, ARTISTE ALLEMAND, 1884-1960]

Autour de l'Amour. Edition privée, Paris, 1925 ; in-folio, 420 x 320mm, portefeuille toile verte, dos et coins de maroquin rouge 27 estampes originales, signées, montées sous passe Exemplaire numéro 23, un des 50 premiers exemplaires avec les planches signées. Tirage total à 300 exemplaires Les passes fendus au pli, deuxième plat du portefeuille taché et accrocs. Estimation : 800 - 1 000 € / Résultat : 9 000 €

...

Une journée intense en émotions, cardiaques & émotifs s'abstenir ; mais après tout, n'est-ce pas ce qui fait le piquant ?

Merci d'avoir lu jusqu'au bout, & à bientôt pour de nouvelles aventures.

Merci Bertrand, pour l'art difficile de la mise en page dans la blogosphère.

Xavier

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